Steve Jobs, le grand gourou des geeks, n'aimait pas le jeu vidéo, et quand on voit ce
qu'Apple propose à ce niveau, ce dédain, voir cette hostilité saute aux yeux. Des titres
bradés, offerts (presque) gratuitement, ce qui induit nécessairement une
qualité au rabais, ce à quoi s'ajoute des modes de contrôle inadaptés à la plupart des genres, preuve de la considération totalement secondaire de la chose. Le jeu vidéo ne peut certainement pas
s'épanouir dans ses spécificités et en tant que forme d'expression dans
ces conditions. Il y est ainsi réduit et enfermé dans une vision de petit divertissement totalement simpliste, futile et limité qui fait clairement espérer que son avenir se trouve ailleurs. Il est facile et tout benef pour les constructeurs de baladeurs de proposer un tel modèle vu que pour eux ce type de contenu n'est qu'un produit d'appel et tant pis si cela entraine dans la médiocrité l'ensemble de l'industrie.
Ainsi, si ce bradage est une mauvaise chose pour le jeu vidéo, ça n'est pas le cas pour tout le monde. Après avoir profité grandement de la
musique et des films "gratuits" sur le net, Apple s'attaque donc au jeu
vidéo, tirant celui-ci aussi de toutes ses forces vers le bas pour son
immense profit personnel aux dépends des industries concernées et
forcément à terme de la créativité dans ces formes d'expression. C'est ainsi caractéristique de notre époque et de cette montée en puissance que l'expansion des moyens technologiques se fasse aux dépends de l'avenir de la qualité du contenu et du fond sans que bien peu s'en émeuvent et n'y trouvent à redire. La technologie est bien sûr une bonne chose, à la condition forcément que comme toute autre elle soit maitrisée, ce qui n'est pas le cas actuellement. C'est d'autant plus critiquable que cette situation est acceptée avec une très grande complaisance forcément par ceux qui en profitent le plus. Comment se fait-il ainsi que des jeux violant ouvertement des droits d'auteurs puissent se retrouver aussi facilement et fréquemment sur l'AppStore?
La pensée geek tout puissante si peu annonce déjà avec délectation la fin des consoles
portables comme une nouvelle victoire de leurs petits gadgets futiles sur le développement d'une forme artistique. Malheureusement la question mérite bien d'être posée: le jeu vidéo peut-il continuer à s'épanouir face à une telle offensive ou est-il lui aussi condamné à s'étioler, à perdre encore plus de son ambition créative dans une époque où tout le favorise? La menace est certainement réelle comme le prouvent les exemples cités qui ont grandement souffert de cette expansion.
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