Les tiers, comme on l'a vu, raisonnent de manière purement froide et rationnelle. A partir de là pour les convaincre de développer sur leurs machines la seule chose sur laquelle doivent se concentrer les constructeurs c'est la mise en place d'un marché propice au succès des jeux de ces éditeurs indépendants.
On note évidemment bien souvent et à raison l'aspect primordial du parc installé dans le soutien des tiers qui représente la taille globale d'un marché. Plus celui-ci est important et forcément plus il est attractif. C'est une évidence et une vérité mais cela ne donne aucune indication sur le profil de ces acheteurs. En effet ce n'est pas parce qu'une machine représente un grand parc que chaque type de joueurs y est représenté en nombre suffisant pour justifier tous les types de développement. On connait ainsi la segmentation entre les "hardcore gamers" et les "casuals", des consommateurs différents intéressés par des titres qui le sont bien souvent tout autant. Un parc important n'est donc pas une preuve suffisante pour montrer que tous les types de jeux ont leur place sur une machine, seul le succès de titres de ce genre l'est véritablement.
Sans cette preuve, les tiers n'ont aucune raison de prendre le moindre risque, surtout si par ailleurs d'autres plateformes semblent déjà clairement adaptés à leurs besoins. De plus, s'il n'y a pas ou peu d'exemples significatifs de jeux pour en juger il y a aussi peu de chances, forcément, qu'un public concerné conséquent ait été convaincu d'investir dans la machine. C'est donc au constructeur de sortir ces jeux-là ou de s'assurer que d'autres développeurs le fassent, par des deals par exemple, pour faire la preuve de l'existence d'un marché ou pour inverser la tendance, attirer le public recherché et permettre au final des succès commerciaux notables dans les genres en question. Les tiers ont un comportement rationnel, et à ce titre il est normal qu'ils n'acceptent de croire que ce qu'ils peuvent constater.
Faire en sorte qu'une machine ait un bon soutien c'est donc le job d'un constructeur. C'est à lui de s'assurer que le public soit présent en nombre et en diversité sur la console. C'est à lui encore d'apporter la preuve si nécessaire de l'existence effectivement d'un marché adéquat propice aux jeux des autres éditeurs. Un mauvais soutien des tiers ne peut être que la conséquence d'un échec sur l'un de ces points avec donc pour seul et unique responsable : le constructeur.
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